Hommages

Cette page rassemble les hommages à d'anciens membres, des professionnels engagés dans le monde horticole. Ils ont marqué plusieurs générations de jardiniers, construits de nombreux ponts entre celles-ci et fortement marqué l'association des Anciens Châtelaine Lullier. Hommage leur est rendu par leur famille et leurs amis.

Hermann, originaire de Moudon est né le 14 septembre 1954 dans une famille d’horticulteurs.

Il s’en est allé au paradis des jardiniers le vendredi 10 janvier 2025 à la suite d’un arrêt cardiaque survenu quelques jours plus tôt.

Tout naturellement, il fréquenta l’école d’horticulture de Châtelaine dès 1971 et termina sa formation à Lullier en 1975. Lors d’un accident de ski, il « embrassa un pylône » ce qui lui valut son surnom. Après plusieurs mois d’hôpital suite à un écrasement des vertèbres cervicales qui furent alors soudées, ce qui lui donnait un port de tête si particulier, il dut faire son école d’horticulture en 4 ans.

Trois passions ont jalonné son existence et sa carrière :

• La Terre, il aimait être droit dans ses bottes avec sa vocation de jardinier,
• La Musique qui l’accompagna au cours de sa vie et qui enthousiasma tous ceux qui ont eu le bonheur de l’écouter,
• L’Amitié qu’il cultivait sans retenue dont il aimait organiser fêtes, rencontres et manifestations diverses.

Au cours de sa carrière de paysagiste, il créa deux entreprises dès 1987. La première, une société pour le pavage mécanique dont il avait mis au point avec un atelier mécanique spécialisé une machine pour la pose de pavés sur des surfaces de type industriel ainsi que la pose de gazon pré cultivé sur terrains de sport. Sa seconde entreprise « Jardins du Lac », s’est consacrée à la création et l’entretien de jardins et d’espaces paysagers.

Hermann était un excellent musicien et aimait jouer pour ses amis et à toutes occasions qui s’offrait à lui pour « swinguer » sur un piano lors d’une rencontre ou d’un moment de récréation. Son instrument de prédilection, le vibraphone, qu’il transportait volontiers dans son bus VW. Il jouait également du saxophone et de la batterie lorsqu’il a fréquenté l’école d’horticulture. C’était un musicien dont on disait qu’il avait l’oreille absolue. Ainsi, il créa un groupe de jazz avec des amis de la région de Nyon. Durant plusieurs années, il était également très impliqué avec « Le Rive Jazzy Festival » de Nyon. Il lui arrivait aussi d’accompagner d’autres formations à l’occasion de représentations artistiques.

Sitôt sa formation terminée, il fut très engagé au niveau associatif. Rapidement, il rejoint les rangs des ACL, s’investit au comité central et fut Vice-Président et Président du comité d’organisation du centenaire en 2010 avec l’idée de créer un livre de commémoration « Les 100 feuilles ».

Tout le monde se souviendra de cette magnifique fête. Le comité d’organisation se rappelle les nombreuses séances tenues au lieu-dit « Pont Fardel » qui se terminaient par un petit repas avec les taillés de Gollion et le jambon à la Russe que nous concoctait Hermann.

Le point culminant du 100ème fut incontestablement la création de L’œuvre                 « Loutilàlagreable », création  monumentale avec la récupération des outils du jardinier du sculpteur-ferronnier Manuel Pascual, surnommé «poète de la rouille»,  et implantée sur le site de Lullier avec un aménagement paysager réalisé par notre ami Hermann.

N’oublions pas qu’Hermann fut un acteur important dans les jumelages avec les associations d’anciens élèves de l’école d’horticulture de Du Breuil à Paris et qu’il fut également à l’initiative du jumelage avec les anciens élèves de l’école d’horticulture de Minoprio près de Milan. Il a largement favorisé les liens entre les ACL et ces associations lors des nombreuses participations aux réunions des assemblées et aux autres manifestations horticoles des deux écoles.

Fervent défenseur de la profession, il était membre de la société d’horticulture de Nyon et environ et ne rechignait pas à la tâche lors de l’organisation des célèbres Floralies de Nyon.

Il était également très engagé dans le corps des sapeurs-pompiers de Prangins et Nyon durant de nombreuses années et a fait valoir ses compétences d’organisation et de commandement à de nombreuses reprises. Il créa l’OPEP (organisation émérite des pompiers de Prangins), dont il animait les réunions et sorties.

Hermann était un compagnon fidèle en amitié, sur qui on pouvait compter et qui aimait le partage. On se rappellera ses bons mots et sa plume poétique à l’occasion d’événements marquants.

Pour Hermann, les ACL ont été une raison d’être et nous perdons ainsi un fervent défenseur de la cause de notre association. A titre posthume, nous le remercions pour son engagement sans faille tout au long de ses nombreuses années passées en son sein.

Une figure de l’horticulture s’en est allée et que nous n’oublierons pas de sitôt.

Que le paradis des jardiniers t’accueille dignement. Paix à ton âme.

Adieu Hermann.

Tes compagnons de route

Lullier, le 5 février 2025 / AW-PAM-JFM

Né en 1922, François Gagnebin obtient son diplôme à l’école d’horticulture de Châtelaine en 1940. Dans les années 1941-42, il trouve un intérêt particulier pour les plantes potagères. Monsieur Dumonthey, maître en cultures maraichères à Châtelaine, l’incite à s’intéresser à la sélection des légumes et à la production des graines potagères. C’est à l’institut botanique universitaire qu’il œuvre en tant que jardinier, chef de culture et assistant. Les plantes potagères y sont sélectionnées afin de maintenir les variétés méritantes. En 1970, la Faculté des sciences de Besançon lui décerne le titre de Docteur pour sa thèse sur le chou de Bruxelles. Quelle performance ! Humble jardinier, François ne mentionnera jamais ce titre dans ses publications.

Depuis, diverses associations professionnelles horticoles bénéficient de ses nombreuses compétences. Il enseigne aussi les cultures grainières et la génétique à l’école d’ingénieurs ETS de Lullier, aujourd’hui hepia. Durant de nombreuses années, il est membre de la rédaction et responsable de la Revue Horticole Suisse (RHS). Il y publie de nombreux articles sur les plantes potagères et sur des personnalités marquantes. Il constitue aussi un fichier où sont répertoriés ouvrages et articles relatifs à toutes les branches de l’horticulture. Ce travail exceptionnel mérite d’être conservé et numérisé.

En 2004, il publie la plaquette « C. Pictet de Rochemont, J.-J. Eberhart, E. Vaucher, l’Ecole d’Horticulture de Genève » ainsi que plusieurs contributions dans le livre « 100 feuilles » publié pour le centenaire des ACL. En 2016, il est l’auteur d’une autre publication marquante dédiée aux 125 ans de l’association des maraichers de Genève. Finalement, il contribue aux jumelages avec les Anciens de Gembloux (B) et de l’école de Du Breuil (F). L’Association des ACL bénéficie de l’engagement de François et notamment en tant que Président et dont il est nommé président d’honneur en 1982.

« Tu as rejoint le paradis des jardiniers, le jeudi 6 septembre 2018, en nous léguant ton amitié indéfectible, ton humour, ton esprit joyeux et communicatif. Tu as été un compagnon exemplaire des ACL et de tous ceux qui ont eu le privilège de te côtoyer. Aussi, nous sommes en pensées avec Maya, ton épouse, avec ta famille et tes nombreux amis.

Pierre Morel , ton compagnon de toujours. »

Fondateur de l’entreprise éponyme basée à Gland, Maurice Schilliger s’en est allé le soir de Noël 2018. Né à Nyon en 1924, il avait deux sœurs et un frère. Son père aimait beaucoup le jardinage. C’est en entrant un jour dans une serre où étaient cultivés des bégonias que Maurice fut frappé par l’odeur d’humus exhalée par la terre. Ce parfum l’a profondément marqué et a été le point de départ de sa vocation. Au printemps de ses 16 ans, il débute l’école de Châtelaine GE où il termine premier de sa volée avec félicitations. Le directeur de l’époque, M. Duperrex, était aussi régisseur de la propriété Solveig au bord du lac à Gland et c’est lui qui le recommanda pour en devenir le jardinier.

Il aimait raconter qu’il a fondé son entreprise avec 70 francs en poche. Sur le domaine Solveig se trouvait un petit établissement horticole qu’il a pu utiliser pour débuter une production de concombres et de plantes aromatiques. Plus tard, il y produisit des semences notamment de fraises et de haricots ; suivi par la production de cyclamens, gloxinias et bégonias. En 1954, il se maria avec Agnès Meier et eurent huit enfants, puis 14 petits enfants. En 1956, il devient fournisseur d’une grande surface de commerce de détail à Genève et commence à planter des glaïeuls, des tulipes, des jonquilles et des dahlias qu’il livre en bouquet. C’est en 1968 qu’il a pu acquérir le terrain sur lequel est installé l’actuel Garden centre. Il y construisit quatre serres pour la production de gros. Inspiré par des visites à l’étranger, le couple décida d’ouvrir un magasin de vente au détail.

Maurice Schilliger était aussi actif dans la vie politique de Gland et est resté plus de 20 ans au conseil communal. Il a été président de la société d’horticulture de Nyon. A 65 ans, il confia la direction de l’entreprise à ses enfants et resta encore une dizaine d’années en renfort.

Sa grande fierté a été de voir son entreprise se développer dans les mains de ses enfants et petits-enfants et rester une société familiale indépendante. Avec les forces de la seconde génération, l’enseigne a ouvert au début des années 2000 deux succursales à Plan-les-Ouates (GE) et Matran (FR). En 2010, à l’occasion du baptême de «sa» rose, créée par Jean-Pierre Guillot, Maurice Schilliger (photo) avait évoqué sa recherche perpétuelle de nouveautés et de spécialités botaniques. Mais il avait aussi insisté sur la passion du métier, celle qui fait avancer les entrepreneurs à succès.

François Schilliger

Le 10 août 2022, à l'aube de ses 65 ans, Olivier Chatelain a quitté les siens pour rejoindre les siens.

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